Loup-Mérovée Baker- Race du personnage : Ange déchu.
Loup-Mérovée Baker - L'ange préféré de Dieu. (terminée) - ATTENTION -18 | Mar 26 Juil - 4:09
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Votre Personnage
Nom : Loup-Mérovée Baker. Anciennement Lucifer (présumé disparu/mort).
Avatar : Satoru Gojo de Jujutsu Kaisen.
DC ou TC ? : Non.
Âge : Quelque chose entre 7000 et 8000 ans.
Orientation sexuelle : Hétérosexuel.
Race : Ange déchu.
Groupe : Maître.
Métier : Acteur.
Avatar : Satoru Gojo de Jujutsu Kaisen.
DC ou TC ? : Non.
Âge : Quelque chose entre 7000 et 8000 ans.
Orientation sexuelle : Hétérosexuel.
Race : Ange déchu.
Groupe : Maître.
Métier : Acteur.
Votre petite personne
Code du règlement : Assis, entrelacés et face à face.
Âge : 28 ans.
J'ai signé le règlement : Oui.
Une dernière volonté ? : La place d'Halturiel. Siouplé ?
Âge : 28 ans.
J'ai signé le règlement : Oui.
Une dernière volonté ? : La place d'Halturiel. Siouplé ?
Caractère
« Tu es vraiment l'ange le plus sage, Lu. »
« Pas le plus beau ? »
« Pas le plus beau ? »
Inlassablement les souvenirs de mon existence sans fin disparaissent. Certains renaissent, d'autres s'égarent dans la pénombre de l'oubli. Et je ne sais plus si elle est gravée en moi ou si elle n'est qu'un fantasme purement imaginé par mon désir insatiable d'être approuvé. Comme s'il fallait absolument un sens, une raison au chaos régnant dans mon être.
Oui, c'est ça, Une malédiction qui s'incarnait sur les traits de son visage. Et pourtant, elle est toujours ma raison de vivre.
Nec possum tecum vivere nec sine te.
Tout est mien, et moi seul, mérite les louanges. C'est ce que mon âme hurle sans relâche. Quelque part, c'est ce qu'elle me répétait sans cesse à travers ses propres mots. Le sucre ajouté sur ses paroles enrobées qu'elle me chuchotait parfois au creux de l'oreille. Elle qui se disait subjuguée par mes yeux pour plonger son regard dans le mien avec toute la tentation du monde. Elle qui posait ses mains contre ma peau pour y déposer la chaleur de la proximité, me protégeant des autres en m'isolant. Prônant ma fidélité infaillible à ma tâche, noyant mon ego dans les célébrations mon image.
Le plus bel ange, celui qui porte en son sein la lumière divine, Lucifer. Mais les anges ne ressentaient pas l'envie, il n'y avait que ta jalousie à toi. Ton vice, ton péché. Et tu as osé mentir. Alors que tu m'as dévié de ma route, que tu as corrompu mon être, tu t'es refusée à moi. À tes propres mots, n'étais-je pas l'ange le plus beau ? N'étais-je pas l'ange préféré de Dieu ? Ne suis-je pas le porteur de la lumière ? Inepties. Billevesées. Blasphèmes.
Si je ne suis pas tout ça. Alors je suis réellement qu'un traître.
Quand l'orgueil s'est insufflé en moi, j'ai pris conscience de mon existence parmi celle des autres.
Et j'ai compris.
J'ai réalisé la distance entre eux et moi. Le fossé entre nos réflexions, nos atouts, nos charismes. La hiérarchie que Dieu lui-même avait instauré par l'ordre naturel des choses. Jusqu'ici tous n'avaient été que de pauvres brouillons. Alors j'ai entrevu ma destinée et dès lors que mes yeux se sont posés sur mon dû, j'ai compris que personne ne me le donnerait. Non, je devais l'attraper de mes propres mains. Il suffisait de les regarder, anges comme humains, tous inconscients de leur propre place au sein de cette existence. Incapables de réaliser jusqu'à quel point je leur suis supérieur. Réticents à se prosterner devant l'évidence, refusant de se soumettre à la volonté divine réincarnée en moi.
Mon ambition reste inchangée et puisque la force à échoué, la ruse sera ma vengeance. Aujourd'hui, je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Lucifer est mort dit-on, il a disparu diront les plus sceptiques. Tombé dans l'oubli, il n'y a plus tant d'être dans ce monde capable de le reconnaître et ceux qui le peuvent n'ont que peu à faire des histoires d'un ange déchu ou sont bien trop vieux et oubliés pour qu'on accorde à leur parole la moindre importance. Pourtant, je suis là. Dissimulé dans la masse obscène, jouissant du monde et enterrant la légende de l'ange qui osa se rebeller. Qui osa s'approprier Dieu. L'orgueil caché dans la banalité de ce nouveau monde, jouant selon les règles au dernier endroit où on viendrait chercher l'exceptionnel. Le suprême parmi la foule, tapis dans l'ombre. Là où l'obscurité protège mes desseins endormis.
Là, dans les ombres dansantes qui absorbent la lumière, où se dissimulent calmement et patiemment, les voix de ma destinée.
Physique
Même après tout ce temps, je me souviens de lui.
Le plus beau des anges.
Celui qui porte la lumière.
Au loin, il m'était apparu aussi brillant que la foudre qui viendrait frapper le sol juste devant moi. Enveloppé de ses deux grandes ailes d'un blanc immaculé, aux plumes longues qui semblaient alors flotter au gré de la grâce des mouvements de l'ange. Les déployant de toute leur envergure tel un majestueux albatros dans les cieux. Une silhouette longiligne atteignant quasiment les deux mètres, forgée dans une musculature sculptée à la perfection. On pouvait deviner sous les coutures chaque trait dessiné, chaque muscle tendu sur un corps taillé à l'image divine. Bâti pour être aussi agile que puissant ou rapide. Une tricherie qui serait bien injuste si l'ange n'avait pas été béni par le divin lui-même.
Après tout, il s'était présenté comme l'ange préféré de Dieu.
Le porteur de la lumière divine.
Lucifer.
Il avait capturé chaque regard. Absorbant toute l'attention du champ de bataille. Les yeux clos, son visage ne trahissait aucune émotion si ce n'est un étrange magnétisme envoûtant. Quelque chose d'aussi mystique que dangereux. L'ange avait la peau pâle comme si la lumière de l'astre diurne ne pouvait pas la transpercer. Une couleur pastel aux sensations douces et voluptueuses. Dessus, une grande bouche avec des lèvres fines et quelques peu rosées. Elle se dessinait à l'image des autres traits de son visage, fins et longs dans une symétrie parfaite. Séparant deux joues creusées qui offraient, sans nul doute, des fossettes à chaque sourire et surplombant un menton barbu. Une pilosité aussi profondément noire que douce dans un bloc unique soyeux. Un visage transpirant la pureté et pourtant comme nous autres, il avait le nez planté au milieu du sien. Certes, le sien n'était pas cassé, bossu ou écrasé. Il dominait son faciès dans une proportion parfaite, une longue ligne remontant sur les contours de ses sourcils aussi sombres que la nuit. Sa chevelure quasiment invisible dans ses ténèbres semblait flotter autour de son crâne. Tombant au milieu de son dos, d'un brun intense et profond. Des cheveux sans reflet juste étrangement magnétique. Comme un trou noir flottant.
Comme s'il avait absorbé toute leur lumière.
Puis, enfin, il ouvrit les yeux. Et deux iris étincelantes rayonnaient à travers la mort, le sang et l'horreur. Comme un océan venant submerger chacune des pauvres âmes qui avait osé le regarder en face. Vague après vague il virevoltait à travers le flux de la guerre pour y instaurer la paix. Une violence insatiable qui s'abreuve d'un océan rouge surplombé par la vive couleur de ses yeux. Un cyan étoilé qui finit par me faire tomber à genoux, lâchant mes armes pour joindre mes mains.
Le plus beau des anges.
Celui qui porte la lumière.
Au loin, il m'était apparu aussi brillant que la foudre qui viendrait frapper le sol juste devant moi. Enveloppé de ses deux grandes ailes d'un blanc immaculé, aux plumes longues qui semblaient alors flotter au gré de la grâce des mouvements de l'ange. Les déployant de toute leur envergure tel un majestueux albatros dans les cieux. Une silhouette longiligne atteignant quasiment les deux mètres, forgée dans une musculature sculptée à la perfection. On pouvait deviner sous les coutures chaque trait dessiné, chaque muscle tendu sur un corps taillé à l'image divine. Bâti pour être aussi agile que puissant ou rapide. Une tricherie qui serait bien injuste si l'ange n'avait pas été béni par le divin lui-même.
Après tout, il s'était présenté comme l'ange préféré de Dieu.
Le porteur de la lumière divine.
Lucifer.
Il avait capturé chaque regard. Absorbant toute l'attention du champ de bataille. Les yeux clos, son visage ne trahissait aucune émotion si ce n'est un étrange magnétisme envoûtant. Quelque chose d'aussi mystique que dangereux. L'ange avait la peau pâle comme si la lumière de l'astre diurne ne pouvait pas la transpercer. Une couleur pastel aux sensations douces et voluptueuses. Dessus, une grande bouche avec des lèvres fines et quelques peu rosées. Elle se dessinait à l'image des autres traits de son visage, fins et longs dans une symétrie parfaite. Séparant deux joues creusées qui offraient, sans nul doute, des fossettes à chaque sourire et surplombant un menton barbu. Une pilosité aussi profondément noire que douce dans un bloc unique soyeux. Un visage transpirant la pureté et pourtant comme nous autres, il avait le nez planté au milieu du sien. Certes, le sien n'était pas cassé, bossu ou écrasé. Il dominait son faciès dans une proportion parfaite, une longue ligne remontant sur les contours de ses sourcils aussi sombres que la nuit. Sa chevelure quasiment invisible dans ses ténèbres semblait flotter autour de son crâne. Tombant au milieu de son dos, d'un brun intense et profond. Des cheveux sans reflet juste étrangement magnétique. Comme un trou noir flottant.
Comme s'il avait absorbé toute leur lumière.
Puis, enfin, il ouvrit les yeux. Et deux iris étincelantes rayonnaient à travers la mort, le sang et l'horreur. Comme un océan venant submerger chacune des pauvres âmes qui avait osé le regarder en face. Vague après vague il virevoltait à travers le flux de la guerre pour y instaurer la paix. Une violence insatiable qui s'abreuve d'un océan rouge surplombé par la vive couleur de ses yeux. Un cyan étoilé qui finit par me faire tomber à genoux, lâchant mes armes pour joindre mes mains.
Ce jour-là, j'ai prié.
J'ai prié pour ne plus jamais voir de beauté.
J'ai prié pour ne plus jamais voir la lumière divine.
J'ai prié pour que tout ce qui soit à l'image de Dieu périsse.
Car cet ange n'apporte ni salut ni rédemption.
J'ai prié pour ne plus jamais voir de beauté.
J'ai prié pour ne plus jamais voir la lumière divine.
J'ai prié pour que tout ce qui soit à l'image de Dieu périsse.
Car cet ange n'apporte ni salut ni rédemption.
Dernière description écrite de Lucifer.
« J'étais au ciné et il y avait encore cet acteur là. »
« Lequel? »
« Tu sais, grand, athlétique, cheveux blancs, yeux bleus. »
« Ah oui le gars qui a joué dans la série que tu me parlais. »
« Pas du tout. Lui c'est un vampire, là je te parle de l'autre connard d'ange. Il est partout en ce moment, il joue tous les psychopathes, tous les méchants, tous les détraqués. »
« Aaaah celui avec les ailes noires ? Et les lunettes de soleil ? »
« Voilàààààà. »
« Et alors, c'était comment ? »
« Bah tu vois, c'est un ange et je lui crache dessus. Mais le type est convaincant. »
« En même temps, qui de mieux qu'un enfoiré pour jouer un enfoiré ? »
« Lequel? »
« Tu sais, grand, athlétique, cheveux blancs, yeux bleus. »
« Ah oui le gars qui a joué dans la série que tu me parlais. »
« Pas du tout. Lui c'est un vampire, là je te parle de l'autre connard d'ange. Il est partout en ce moment, il joue tous les psychopathes, tous les méchants, tous les détraqués. »
« Aaaah celui avec les ailes noires ? Et les lunettes de soleil ? »
« Voilàààààà. »
« Et alors, c'était comment ? »
« Bah tu vois, c'est un ange et je lui crache dessus. Mais le type est convaincant. »
« En même temps, qui de mieux qu'un enfoiré pour jouer un enfoiré ? »
Pouvoir
Lucifer a le don de télékinésie et donc le contrôle sur la matière non-organique. Il peut faire léviter n'importe quoi dans un rayon de 50 mètres autour de lui. Il peut décomposer, déformer et transformer à sa guise chaque chose sous son contrôle. Dans une limite définit par environ une vingtaine de petits objets, dizaine d'objets moyens et deux trois grands objets lorsque le déchu est en forme. Il peut également agir sur plusieurs choses en même temps, en contrôler la vitesse et les mouvements avec la simple force de son esprit - si l'objet est unique et ne dépasse pas un certain poids - ou s'aidant de ses bras pour garder le rythme. Il ne peut néanmoins rien créer, rien altérer (de la pierre reste de la pierre, mais un bloc de pierre peut se scinder en plusieurs pics ou blocs, par exemple), et tout ce qui tombe sous son pouvoir se désintègre après un certain temps.
Tout objet que sa force naturelle ne lui permet pas de porter demande du temps à faire bouger, la vitesse et le contrôle des objets coïncidant avec leurs masses. Son endurance et sa fluidité de mouvements sont limitées, il est immobile tout le temps où il fait bouger un objet lourd u conséquent. Ainsi son don fonctionne comme un prolongement de sa force, de sa volonté, il n'est pas infaillible. Par conséquent, il épuise beaucoup d'énergie, a une durée dans le temps égale à l'endurance de l'ange et s'estompe progressivement. Lorsque Lucifer n'a plus de force, il redevient un ange lambda, sans don, sans rien de différent qu'un autre. Une utilisation trop forcée et abusive lui ferait perdre la vue.
De plus, bien que cela soit secret, son contrôle est équivalent au nombre de gens qui le redoutent.
Ainsi la puissance de son don est proportionnelle à ce que les autres pensent de lui. Plus il existe des êtres qui le pensent puissant et redoutable, plus il le sera. Il faut donc que dans l'inconscient collectif il soit craint.
Aujourd'hui, plus personne ne le croit en vie ou en tout cas dans les parages, il ne peut donc pas utiliser son don dans son potentiel. Capable alors de contrôler au maximum deux objets de taille moyenne ou un objet conséquent. Ne pouvant plus rien faire contre tout ce qui dépasse une taille humaine, beaucoup plus à l'aise avec des objets qui tiennent dans une main.
Néanmoins, il reste un ange et possède donc toutes les capacités innées à sa race.
Tout objet que sa force naturelle ne lui permet pas de porter demande du temps à faire bouger, la vitesse et le contrôle des objets coïncidant avec leurs masses. Son endurance et sa fluidité de mouvements sont limitées, il est immobile tout le temps où il fait bouger un objet lourd u conséquent. Ainsi son don fonctionne comme un prolongement de sa force, de sa volonté, il n'est pas infaillible. Par conséquent, il épuise beaucoup d'énergie, a une durée dans le temps égale à l'endurance de l'ange et s'estompe progressivement. Lorsque Lucifer n'a plus de force, il redevient un ange lambda, sans don, sans rien de différent qu'un autre. Une utilisation trop forcée et abusive lui ferait perdre la vue.
De plus, bien que cela soit secret, son contrôle est équivalent au nombre de gens qui le redoutent.
Ainsi la puissance de son don est proportionnelle à ce que les autres pensent de lui. Plus il existe des êtres qui le pensent puissant et redoutable, plus il le sera. Il faut donc que dans l'inconscient collectif il soit craint.
Aujourd'hui, plus personne ne le croit en vie ou en tout cas dans les parages, il ne peut donc pas utiliser son don dans son potentiel. Capable alors de contrôler au maximum deux objets de taille moyenne ou un objet conséquent. Ne pouvant plus rien faire contre tout ce qui dépasse une taille humaine, beaucoup plus à l'aise avec des objets qui tiennent dans une main.
Néanmoins, il reste un ange et possède donc toutes les capacités innées à sa race.
Partie 1
AVANT DE LIRE, MERCI DE PRENDRE EN COMPTE QUE LA FICHE CONTIENT DES PASSAGES À CARACTÈRES SEXUELS ET VIOLENTS POUVANT HEURTRER LA SENSIBILITÉ DE CERTAINS.
DE PLUS, CECI EST UNE FICTION. MERCI DE DISSOCIER L'AUTEUR DE SON/SES PERSONNAGES.
BONNE LECTURE.
DE PLUS, CECI EST UNE FICTION. MERCI DE DISSOCIER L'AUTEUR DE SON/SES PERSONNAGES.
BONNE LECTURE.
Parfois il me semble être dans le néant. Ni errant, ni flottant dans l'inexistant. Simplement présent dedans. Conscient de tout ce qui m'entoure, sans haine ni amour. Une neutralité sans effroi ni loi.
Comme s'il me suffisait de fermer les yeux pour m'évader de l'emprise du temps. Une méditation ultime où il n'y a aucun nuage à observer. Pourtant, dans la grâce stoïque du chaos, mon esprit me piège et lorsque mes yeux s'ouvrent.
Ma vie recommence.
« Tu sembles pensif. »
L'homme est au sol au milieu de son champ à moitié labouré. Il rampe douloureusement tandis que tous ses muscles se rétractent sur eux-mêmes. Il tente de crier à l'aide mais personne n'est aux alentours. Après tout, dans la fougue de sa jeunesse, dans son initiative de soulager la tâche de ses proches il s'est attelé à la sienne en avance. Isolé au milieu de nulle part, il convulse et son visage regarde la mort en face.
« Je me demande pourquoi Dieu aime tant les Hommes. »
De la bave s'écoule d'entre ses lèvres. L'homme se débat contre le trépas mais le fatidique est bien plus fort que ses efforts vains. Après avoir emporté l'usage de son corps, son esprit s'est fissuré et plus rien ne répond à son désir ardent de vivre. Plus rien ne veut lutter et bientôt, il ne bouge plus.
« Ressens-tu du dégoût pour l'humanité ? »
L'immondice de la souffrance gravée sur le visage, les yeux exorbités, la mâchoire crispée dans la terreur. C'est entièrement capturé par la peur que l'homme lâche son dernier souffle.
« Au contraire, regarde-le, Mikhaïl. »
Alors je m'approche, comme une lumière chaude par-dessus lui, ma main tendue vers son visage. Je dépose délicatement ma paume contre sa joue et je sens le froid cadavérique de son enveloppe charnelle se coller sur le bout de mes doigts. À l'heure de son repos éternel, l'homme semble sourire.
« Regarde sa joie tandis qu'il retourne auprès de Dieu. Regarde-le devenir, à cet instant et pour l'éternité, le plus chanceux des anges. »
Les Hommes sont les véritables séraphins. Nés pour évoluer dans un potentiel qui ne renferme aucune limite, ils sont les véritables élus. Pourvu que la foi les accompagne, pourvu que la lumière réside en eux. Nés dans une existence où rien ne leur serait dû, où à l'image du Créateur, ils devront fournir sang et sueur pour obtenir les richesses d'un monde qui ne demande qu'à devenir l’Éden. Ils sont Ses enfants les plus doués, les brebis prophètes de l'avenir, guidées par tous les doigts au service de la main divine. La première née, Halturiel.
Ils sont ceux qui méritent d'apprendre des tréfonds de la souffrance. Ceux qui peuvent en ressortir plus forts. Ceux à qui le Seigneur a offert la mortalité pour que dans l'éphémère grandisse l'exception.
Ô grand Créateur, je me demande si vraiment tu aimes les Hommes ou si tu exècres les anges.
« Les penses-tu aptes à atteindre un jour les Séraphins ? »
Nous ne sommes là que pour les observer. Spectateurs de leurs évolutions, les guidant vers les marches d'un monde dont ils espèrent la beauté. Sans aucune autre émotion que le vilain désir d'atteindre les cieux, ils errent et abusent du miracle de leurs existences pour l'espoir du merveilleux.
« Non, mais ce n'est pas important. Ils aspirent à mieux. »
Ils ne sont que la prolongation du divin, une partie de son être qui progresse dans une vocation à revenir. Enrichie et contentée des expériences d'un vécu limité dans le temps.
« Et toi, à quoi aspires-tu ? »
P r e n d r e s a p l a c e.
Qu'on m'adule pour ma beauté. Qu'on idolâtre ma supériorité parmi la perfection.
Qu'on se prosterne devant l'absolu de ma sagesse. Qu'on m'offre la place qui me soit dû.
Qu'on m'adule pour ma beauté. Qu'on idolâtre ma supériorité parmi la perfection.
Qu'on se prosterne devant l'absolu de ma sagesse. Qu'on m'offre la place qui me soit dû.
« Je n'aspire à rien d'autre que d'accomplir ma tâche. »
À accomplir le destin que, Dieu, notre Père à tous a décidé pour moi.
« Tu es vraiment le plus sage d'entre nous, Lucifer. Un jour, peut-être, tu guideras le futur. »
Parfois je sors du néant. Cette fois errant ou flottant dans l'existant. Toujours pas dans le présent mais perdu quelque part dans l'espace-temps. Inconscient de ce qui m'entoure, oscillant entre la haine et l'amour. Une subjectivité soumise aux lois de mon effroi. Et pourtant, il me suffirait de fermer les yeux pour m'éloigner de l'emprise de mes états capricieux. Tous les nuages sont revenus et le flux de mes pensées forment une tempête perturbant le recul de ma méditation. Puis dans le brouhaha de la confusion, dans l'inertie du pacifisme mon corps se tétanise et mes yeux s'écarquillent.
Alors, à peine recommencée, ma vie s'arrête.
Dans la perspective de l'immortalité, toutes les notions changent. Le temps s'écoulent sur nous sans le moindre impact, l'ennui se dissipe dans la patience et le stoïcisme qui accepte le déroulement de chaque chose. Ainsi, dans les millénaires précédant ma création se trouvent l'évolution naturelle du temps qui passe ; les transformations du monde qui m'apparaissent folles contrairement aux êtres qui les vivent. La plupart mourront avant de récolter le fruit de leurs labeurs. La plupart seront emportés avant de découvrir la totalité de ce monde, avant de vivre l'exaltation du progrès, avant d'atteindre l'apogée de leurs compétences. Parfois avant même l'acquisition de la moindre compétence. Ils retourneront auprès de Dieu dans ce cycle infini qui ne fera que rendre les générations suivantes meilleures. Toujours plus aptes, toujours plus dans l'air du temps qui pourtant ne les attends jamais. Armés de toutes leurs émotions qui règnent sur l'illusion de leur libre-arbitre.
Dites-moi comment font-ils pour persévérer ?
Après avoir tant fauté comment font-ils pour garder la foi ?
Après avoir tant fauté comment font-ils pour garder la foi ?
Les yeux absorbés par chacune de ces existences avec un regard presque lascif. Complètement fasciné par leurs faits et gestes, comme si je pouvais les incarner les uns après les autres et jouir des mêmes divertissements. Pourtant mon rôle est tout autre. Simplement là pour les guider, pour les accompagner et les protéger au sein d'une scène qui n'en finit plus de tourner. Sans aucune envie ni jalousie, simplement subjugué par l'amour que le divin leur porte. Incapable encore de me positionner, simplement béat de ma tâche immuable. Un statut qui ne se pose pas la question de son sens. Qui est et c'est tout. Dont même la présence d'esprit n'oserait pas interroger. Dans les hauteurs des cieux, je ne daigne offrir ni mot ni regard aux anges qui s'efforcent sans peine de suivre les chemins pavés de leurs existences.
Elle était venue d'elle-même.
« Tu t'en lasses jamais ? »
Assis les jambes dans le vide, elle m'extirpait de ma torpeur habituelle. Les yeux perdus sur l'étendue terrestre dont je ne percevais rien des cieux. Seules mes pensées y naviguaient à travers l'anticipation absurde de leurs parcours. Elle me surplombait de toute sa hauteur et je devinais, malgré le contre-jour enfouissant son visage dans l'obscurité, son regard suivant le mien. Sur l'horizon vide de toute forme physique mais débordant d'onirisme.
« Jamais. »
Elle s'asseyait à mes côtés et je pouvais voir son visage resplendir sur les reflets lumineux. Aussi belle que tous les autres anges, elle me souriait dans une affection naturelle avant de basculer ses jambes au gré du vide.
« Je me demande ce que tu arrives à voir pour te garder autant isolé des autres. Et je me demande à quel point ce que tu vois doit être merveilleux pour le préférer au Paradis. »
Son regard aussi se perdait devant elle et entre nous se manifestait un flegme agréable. Comme si l'émotion devenait transparente et que seul subsistait le carpe diem. Aussi belle que tous les anges, elle avait pourtant dans le fond des yeux une étincelle qu'on ne pourrait jamais feindre.
« Il ne m'a pas confié la tâche de veiller sur les cieux. Le Paradis est déjà parfait. Les Hommes, par contre, ont besoin d'être guidés. »
Elle fit une moue comme si ma réponse l'avait contrarié. Pas comme si elle n'était pas d'accord, plutôt comme si elle s'attendait à autre chose. Presque aussitôt, elle se relevait, laissant son odeur flotter jusqu'à moi tandis qu'elle s'éloignait de quelques pas. Pendant un instant nos regards se croisaient et un silence nous arrêtait l'espace d'un instant.
« Mikhail dit que tu es le plus sage des anges. Je sais pas si c'est vrai, mais tu es le plus beau que j'ai rencontré. Dis moi, Lucifer, me les montreras-tu un jour ? Toutes les merveilles que renferment tes yeux ? »
Dans un regard enfantin, un sourire taquin, elle m'avait laissé sur place et avant que je ne puisse m'en rendre compte, elle était déjà loin. Quasiment disparue dans la masse des anges qui continuaient machinalement l'accomplissement de leurs destins.
Et bien malgré moi, je me demandais si ses lèvres étaient aussi enivrantes que son parfum.
Je vais venir, vas-y. Dis-le.
Ô Tout-Puissant, Roi des cieux.
Ô mon Seigneur. Mon Dieu.
Encore. Dis mon nom. Sanctifie-le.
Gloire à toi, porteur de lumière.
Gloire à toi, LUCIFER.
J'éjacule au plus profond de son intimité alors que mes doigts fourrent sa bouche et que mon autre main l'étrangle. Ses yeux roulent derrière ses paupières et mon corps jouissant se crispe sur mon emprise alors ma poigne se force contre sa gorge et l'air lui manque. Mes doigts déforment son visage et tire sa mâchoire contre l'oreiller. Mon poids lourd vidé s'écroulant de tout son long sur elle. Un râle de satisfaction résonne avant qu'elle ne se dégage avec une agressivité sauvage. Me repoussant de toutes ses forces pour me mettre sur le dos afin de se libérer et de retrouver sa respiration.
« Putain Loup, tu fais chier! »
Dit-elle entre deux souffles, fuyant vers la salle de bain de la chambre. D'un mouvement nonchalant j'attrape mes clopes, et je sens le petit briquet vert fluo rebondir à l'intérieur du paquet. Deux pauvres cigarettes qui se battent en duel. Dans la salle de bain, le lavabo coule et je l'entends brailler d'ici.
« Bordel, je t'ai dis que j'ai un shooting dans une heure. Regarde moi ça putain, j'ai la gorge toute rouge. Tu fais vraiment chier ! »
Putain. Ferme-la.
Allongé sur le dos, je profite d'être seul dans le lit pour m'étirer de tout mon long. Étendre mes jambes et mes bras au maximum avant de venir chercher la cigarette entre mes lèvres. Laissant la cendre tomber sur mon torse et glisser sur les draps humides. Aussi transpirants que moi. Aussi inertes que moi. Et pendant un instant, le temps plane et semble presque s'arrêter net. Plus rien ne semble bouger si ce n'est la fumée de ma cigarette qui se consume. Un moment suspendu avant qu'elle ne débarque en furie. Vociférant.« C'est trop pour moi Loup. Si tu as besoin de te faire passer pour un connard mort il y a plus de 2000 ans pour bander c'est ton problème. »
La porte claque et elle disparaît rejoindre la plèbe. Malgré le retour du silence, le moment est gâché. Son mouvement amorce la suite me laissant, las et nu dans les vestiges de nos ébats charnels. Je reste un instant comme ça, puis j'écrase ma cigarette avec l'envie indéniable d'en rallumer une autre. La dernière, merde.
« Ouais, Mike ? C'est Loup-Mérovée. »
« Comment va mon client préféré ? »
Encore nu, majestueux, devant ma fenêtre qui surplombe le centre-ville, j'entame ma dernière clope. Le téléphone contre l'oreille, je distingue à peine le contrebas. Comme un tableau peint par un impressionniste, assez captivant pour avoir envie d'y plonger entièrement.
« J'ai toujours pas reçu le paiement et on tourne dans quelques jours. »
« T'es pas sérieux ? »
Il rit. Il s'étouffe. Et alors qu'il ne m'entend pas réagir, sa voix change. Sur ses lèvres se posent le sucre empoisonné de la condescendance.
« Allons, Loup, tu sais comment c'est. Je peux pas payer quelqu'un comme toi avant que le tournage soit terminé. »
« Tous les autres ont déjà été payés. »Il riait toujours. Mais cette fois, son rire semblait carnassier et à nouveau, sa voix changeait. Le ton certain, assez arrogant pour clore le débat et raccrocher dans la foulée.
« Oui mais vous autres, tout le monde sait que vous êtes des enfoirés. Sinon vous n'seriez pas là. »
Je ne sais pas s'il rit toujours. Sa voix n'est plus et je n'entends plus qu'un bourdonnement intense et frénétique. Une colère sourde implose en moi et la rage froisse mes membres, serre mes dents. Mon corps bouillonne et je peux sentir un courant électrique me parcourir l'échine dans une sensation grisonnante. Pourtant, rien ne tremble, rien ne se transforme, rien ne s'agite. Devant moi, trône le reflet stoïque de mon enveloppe physique.
La façade de ma vengeance.
Elle me fixe, plongeant ses yeux dans les miens. Elle est si proche de moi que nos deux corps se touchent presque. Quelques pas et nos peaux s'effleurent, quelques pas et nos lèvres s'embrassent.
«Je suis sûre c'est ça. »
Elle s'efface de mon regard aussi rapidement qu'elle en est venue. Se détachant de moi dans un mouvement brusque qui pinçait mon cœur pour une raison que je ne pouvais identifier. J'aurais pu inconsciemment tendre le bras pour la récupérer et ne plus la laisser partir.
« Le porteur de lumière. C'est à cause de tes yeux, c'est ça ? Il te suffit de regarder le monde pour l'inonder de lumière. »
On aurait pu lui accorder toute l'innocence du monde. Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles possédaient un grâce certaine, domptée d'une légèreté qui ne faisait que la rendre plus douce encore. Et un peu plus chaque jour, elle souille mes pensées. Un peu plus chaque jour, elle corrompt mon cœur.
« Tu es spécial, Lu. Le préféré d'entre nous. »
À mon premier affrontement, nous étions cinq cent. Jusqu'à présent, il ne faisait aucun doute que chaque créature, chaque être, chaque chose de ce monde avait été conçu par le Divin. C'était ce qui résidait dans nos âmes comme étant immuable et personne n'avait ne serait-ce qu'imaginer qu'il pourrait exister, dans l'immensité du vide, un autre monde. Des êtres qui n'étaient ni des anges, ni des Hommes. Une énergie inconnue qui avait émergé de la roche. Aussi sombre qu'une nuit sans Lune, avec l'ambition d'avaler ce monde d'une seule bouchée. Alors sans réellement comprendre comment nous étions tous arrivés là, nous nous sommes mis à abattre le courroux divin sur eux. Peu importe d'où ils venaient. Ils menaçaient l'équilibre des Hommes et nous étions responsables de leur protection. Sous le joug du Tout-Puissant, nos armes fendaient l'air pour en faire jaillir le sang. Bientôt l'air pur de l'oxygène s'estompait au profit de l'odeur putride des cadavres décomposés. Le goût métallique du sang collé dans le fond de nos gorges. Démons comme anges, sur Terre ou dans les cieux. Inlassablement. Frénétiquement. Un coup après l'autre, décapitant, démembrant, essuyant les assauts de ces monstres.
À la fin, nous étions à peine une centaine. Un silence mystifiant nous avait glacé sur place, certains de mes camarades vomissaient leurs tripes en regardant l'absurdité du réel. Étions-nous vainqueurs ? Tandis que jonchaient au sol autant de frères que d'ennemis. Les corps en morceaux éparpillés partout, les visages déformés par la peur et la douleur. Ni mes yeux ne pouvaient supporter ce sinistre ; ni mes pieds ne pouvaient éviter de s'enfoncer dans cet océan rouge. Je regardais le ciel me demandant à quel point la lumière en moi venait de défaillir.
« Je me réjouis de te voir en vie. »
Si Dieu avait toujours été un silence qui m'accompagnait sans faille. Mikhail avait été la voix de mon existence. Il m'avait tout enseigné comme à nombreux d'autres avant et nombreux d'autres après moi. Le vieil ange n'avait jamais voulu me dire quand il était né. Fronçant toujours ses sourcils, me rabattant sans relâche que l'ordre ne voulait rien dire. Que nous étions tous nés au moment prévu. De tous les anges qui peuplaient le Paradis, il était celui qui me connaissait le mieux. Il attrapait mes épaules de ses deux bras et il ne lui suffit que d'une seconde pour percevoir le trouble au fond de moi.
« Je pensais que toutes Ses créations étaient pures. Mais tu les as vus toi aussi, Mikhail. Ces immondices, ces sous-races, ces impuretés. Comment Dieu a pu créer ces monstres ? »
À la seconde d'après, mes jambes me laissaient tomber et je chutais au sol. Secoué dans les tréfonds de mes croyances, dans ce qui n'avait jamais été remis en question. L'immuable brisé et éparpillé au milieu des ruines, des vestiges, des restes fétides de mes compagnons. Et pourtant.
« Tu te trompes, Lucifer. Ce ne sont pas Ses créations. Ils n'ont rien de son image. Ne le ressens-tu pas ? L'obscurité de leurs âmes souillées. »
D'un geste bienveillant, il s'agenouilla pour m'aider à me relever. Et les yeux dans les yeux, mon regard horrifié de confusion, je faisais face à ma vérité. Il posa délicatement sa main sur mon épaule, le regard doux et dans sa voix caverneuse qui lui donnait un ton sage et relaxant. Si j'en étais capable, j'aurais pu pleurer, éclatant dans un sanglot nerveux.
« Alors pourquoi mes mains tremblent-t-elles autant ? »
« C'est parce que tu portes Sa lumière. Il ne faut pas trembler lorsque tu accomplis la volonté divine. Tu possèdes en toi Sa bonté mais le bon se doit d'être juste. Tu fais partie des élus. Soldat de Dieu, tu triompheras car Il t'accompagne sur chacun de tes pas. »
Il avait passé la dernière heure à me raconter sa vie. Toute sa déchéance sans oublier le moindre détail. En l'écoutant, tout avait été contre lui. Le bon Dieu lui-même l'avait rejeté, abandonné parmi les Hommes. Pourtant il semblait si fier de qui il était. Arrogant alors qu'il vivait sous un pont dans sa crasse et ses déjections. Quelque part il m'apparaissait comme libre. Dégoulinant de misère dans sa barbe hirsute dont dépassait son gros pif d'alcoolique. Après tout, il était comme moi. Déchu parmi les siens.
« Et toi comment ça s'fait qu'un gentleman comme toi s'r'trouve là ? »
Les postillons jaillissent d'entre ses lèvres tandis qu'il me rend ma bouteille de whisky. Ivre mais heureux. Seul mais libre. Sans aucune autre ambition que de se faire oublier par tous. Dans ce coin de rue paumée où aucune âme n'a osé atteindre. Dans une zone inhabitée, entièrement vide, là où des hangars accueillent overdoses et règlements de comptes. Alors moi aussi je m'enivre. Moi aussi j'expie.
« Moi aussi, Dieu m'a abandonné. »
Et je bois en levant la bouteille en l'air, laissant l'alcool se fondre dans mon être. Comme si le moindre artifice pouvait remplir le trou béant de ma frustration. Depuis combien de temps ce clochard n'avait pas vu un être-vivant ? Depuis combien il n'avait pas parlé à quelqu'un d'autre que lui-même ? Je le fixe un instant et je me vois en lui. Dans un mirage absurde qui me ramène dans le temps.
« J'étais son préféré fut un temps. Pas un jour ne passait sans que je ne pouvais sentir sa lumière en moi. D'une manière aussi indescriptible que l'orgasme ou la chaleur du Soleil qui survole la peau. Une sensation incroyable qui ne faiblissait jamais. Une lueur vive et éternelle. »
Je sors une cigarette avant de lui envoyer le paquet. Je l'allume et il fait de même, j'en profite pour prendre une longue gorgée et la bouteille change de main. Mais la parole reste mienne.
« Mais en entendant les cris de ma détresse, il est resté sourd. En observant mes souffrances, il est resté muet. Et à travers sa Main, la première née, il m'a banni. Voué à l'exil. Enfin, c'est ce que je croyais. À cette époque je ne le savais pas encore. Mais Dieu est mort. Réincarné parmi toutes ses Créations, dispersé à travers le monde et malgré tout il m'a choisi. »
La peur s'introduit lentement dans le regard de l'homme. Mon visage n'a rien d'amical alors que l'inhibition de l'alcool ne semble en rien me troubler l'esprit. Je le fixe et je vois cette version pitoyable de moi. Depuis combien de temps je garde ce secret en moi ? Depuis quand je n'avais pas été honnête avec quelqu'un d'autre que moi ?
« Moi, Lucifer, celui qui porte Sa lumière en son sein. »
Après que la tension monte, elle éclate avec l'homme qui s'esclaffe. Un rire qu'il n'a pas réussi à garder en lui. Tellement la réalité lui paraît ridicule. Tellement le nom Lucifer est devenu risible à ses yeux.
« Et moi je me suis fais sucer par Halturiel. Je t'ai reconnu, t'es cet acteur là, l'ange. T'es pas obligé de me raconter, je me doute pourquoi t'es là. Tu n'as nulle part où retourner, comme tous les traî... »
Mes deux mains contre sa gorge, sa voix se coupe avec son souffle. En quelques secondes ses yeux semblent sortir de leurs orbites et déjà ils me supplient de prendre pitié. Je le fais entièrement basculé sur le dos et je relâche mon emprise. Il tousse et tente un hurlement mais mes poings frappent fort et sa mâchoire ne peut sortir un son qui ne soit pas étouffé.
« Sais-tu depuis combien de millénaire je me cache dans l'ombre ? Sais-tu tout ce que j'ai dû sacrifier pour en arriver là ? Combien d'obstacles j'ai dû oblitérer de ma route ? Crois-tu, pauvre mortel, pouvoir te dresser contre mon destin ? Crois-tu que n'importe laquelle de ces immondes créatures peuvent régner ici ou dans les cieux ? À ma place ? »
À chaque mot je frappais. À chaque ponctuation la violence montait. À la fin son visage ne ressemblait plus à rien. Une purée liquide d'un pourpre sombre où se noyait des os éclatés et de la chair déchiquetée dans une mare gluante de bouillie.
« Si ton âme croise Halturiel, dis lui que le premier déchu est en chemin. »
Ce n'était plus qu'une question de temps maintenant que la première née rentrait dans le combat. Pour le dernier affrontement, avec la Main de Dieu à nos côtés, plus aucun ange ne périrait. Sur le champ de bataille, les forces retombaient à nos faveurs. Je débarquais sur le front, dépliant mes ailes dans un froissement vif. Je pouvais sentir toute la force qu'elle insufflait en nous. Les yeux fermés, toute la lumière transcendait mon être. Je la sentais fluctuer dans mes veines.
« Je suis Lucifer, le porteur de lumière. L'ange préféré de Dieu et pour que Sa volonté soit faite, je vous condamne à mourir. »
J'ouvre les yeux et dans un élan vif et je perce la ligne ennemie. Le sang coule à nouveau et mon arme ne tremble plus. L'hésitation est partie car Il guide tous mes actes. En son Nom, je les massacrerais tous.
Quand le vacarme de la guerre disparaissait, dans cet absurde moment où les morts pavent le sol et où la terre se gorge de sang, plus personne ne bouge. Tout le monde comprend que c'est terminé. Belzébuth est vaincu et Halturiel triomphe. Les démons et autres atrocités sont décimés pour la plupart. Soudainement je me retrouve debout au milieu des cadavres. Cette fois le flux est saccadé et toutes mes veines hurlent de douleur, comme si un feu intense s'engouffrait en moi. Entièrement recouvert de sang, mes cheveux bruns dégagent des lueurs rouges et mes deux iris ressortent dans l'obscurité du sinistre résultat. Face à mes camarades qui ont lâché leurs armes et qui me regardent fixement une question en suspend. Un ange pouvait-il être bon et coupable d'un tel péché ?
Et alors l'un d'eux tombait à genoux. Les larmes s'écoulaient de ses yeux encore capturés dans l'effroi.
Puis il joignit ses mains avec une ferveur que je n'avais encore jamais vu.
Chuchotant une prière inaudible, la répétant en regardant le ciel fixement.
Le temps semble figé. Le petit salon est immense, les ornements fastueux et le luxe déborde dans un manque de goût flagrant. Devant moi, le héros se dresse et je n'ai aucune chance. Malgré mes deux mètres, il me surplombe de bien dix centimètres. Dans une sorte d'armure qui colle à sa carrure monstrueuse. Démon de naissance, le visage doux taillé dans l'acabit des anges avec une aura profonde de destruction. Il me fixe avec une haine indescriptible. Quelque chose de violent, quelque chose qui émane de tout son être. Je peux lire derrière ses yeux les scénarios qu'il se répète inlassablement. Derrière lui deux de ses gens de maison tout aussi menaçants que lui et pouvant jaillir dans ma direction à tous moments. Derrière moi, la raison de ma présence dans ce merdier. Deux esclaves à peine âgées d'une dizaine d'années. Les yeux humides, l'une d'entre elle accrochée au bout de ma longue cape. Enveloppé du manteau de la nuit jusque là dissimulé dans l'obscurité, je n'ai aucune chance.
« Je vous en supplie, Monsieur l'ange, relâchez-nous ! »
Et soudain tout se met en action. Les deux esclaves chialent;leurs races, meurtries dans des sanglots aux larmes de crocodile. Me suppliant de les laisser à leurs conditions d'esclaves. Nous sommes heureuses ici Monsieur l'ange. Laissez nous rester auprès du Maître. S'il-vous-plaît. Je vous en supplie. Pleurnichant à la limite de se moucher sur moi. De toute manière, je n'ai aucune chance. Le héros est déjà sur moi. Il frappe avec un malin rictus greffé sur son visage. Encore. Sans retenir le moindre de ses coups. Faisant jaillir toute sa rage, m'expulsant dans la volée dans le fond de la pièce. Et mon corps fait des tonneaux, rebondissant sur le sol qui m'accueille à bras ouverts. Dix. Je reste là sans bouger un instant. Du sang coule d'entre mes lèvres, l'enfoiré n'a pas hésité une seconde. Huit. Je fais trembler membres et peine à bouger le bout de mes doigts. Dans un râle appuyé, je grimace et tente de me relever. Six. Mais je retombe au sol. Quatre. Je les entends courir vers moi. Trois. Un dernier effort. Deux. Vain. Un. À ma hauteur ils se jettent sur moi.
Dans un mouvement soudain, je déploie mes ailes et me protège de leurs assauts. Ils virevoltent et la friture est hors combat. De longues plumes noires s'échappent alors de mon dos, les yeux fixés sur l'adversaire j'expulse un crachat de sang dans la direction du héros. Fin prêt pour le dernier face à face. Dans une concentration impénétrable, il dégaine son arme et ose sourire. Maintenant en position de garde, prêt à bondir il me regarde avec l'assurance de sa victoire. Avec la haine terrifiante du sadisme pur.
Je n'ai vraiment aucune chance.
Il s'élance d'un geste et je suis son mouvement. Son épée scinde le temps et je vois sa lame trancher l'air pour se loger dans le coin de mon cou. C'est terminé.
« Coupez ! »
Et à nouveau le temps se fige. Son arme à un coup de ma peau. Pendant quelques instants, on reste inerte dans nos positions respectives. Le jeu s'est arrêté pourtant la même haine transpire dans ses yeux. Dans cette seconde où ma vie est entre ses mains, il se retient de toutes ses forces de ne pas m'abattre. Sur-le-champ. Il pourrait le faire et personne ne soulèverait le moindre sourcil. Pourtant quand nos corps se relâchent, sans le moindre mot, il se retourne et emporte avec lui l'attention. Comme si une masse houleuse l'entourait en permanence dans un bourdonnement de flashs et de murmures. Comme des mouches autour du bétail.
Me laissant choir derrière. Encore endolori de ses coups inopportuns. Plus facile de recréer la réalité s'il frappe avec entrain. Pas besoin de convaincre si le sang que je crache est réellement mien.
« Alors comment va mon poulain ? »
Mike frappe mon dos avant de s'accrocher à mon cou dans cette familiarité qui ne révélait aucune intimité particulière. Simplement son aisance dans la hiérarchie sociale de ce monde. Il savait où il se situait dans la chaîne et surtout, il savait où je me trouvais. Sur son journal, je pouvais lire « Meurtre d'Alicia von Kjaer, le briquet vert fluo n'a donné aucune piste. »
« J'ai connu pire. J'espère que tu n'es pas venu les mains vides. »
Je me détachais de lui et ma main se tendait vers lui, le regard assuré tandis qu'il se régalait de mon impatience. Comme à chaque fois, il se délectait de mes certitudes sachant très bien qu'il détenait tout le pouvoir ici. Un prédateur ivre de pouvoir.
« Mieux encore. »
Il agite sous mon nez le chèque qui m'est dû avec toute la malice de l'univers. Prêt à jouer avec ce que je mérite. Avec ce que tous les autres ont déjà. Dans une proportion ridicule, pallier spécial ange déchu. Il me laisse lui arracher le bout de papier des mains et sans un regard je l'enfourne dans ma poche et j'attends qu'il crache sa nouvelle pour fuir la mondanité.
« Tous les mêmes hein ? Ingrats et vaniteux. Mais bon, ma nouvelle est trop bonne et même toi tu pourras pas me démoraliser. »
Il trépigne sur place.
« Imagine un peu ça : Terre, an 3010. Cinq ans après le retour d'Halturiel, le Paradis et une horde d'anges débarquent. Au milieu d'entre eux, un ange sort du lot, l'antagoniste le plus détesté des écrans. Le martyr des esclaves et des déchus qui échoue encore et encore face aux héros. C'est signé Loup. Les rebelles c'est mort, c'était hier. Les anges, c'est ça que les gens veulent voir souffrir et crever. Et qui mieux qu'un ange pour jouer un ange ? Alors va me laver ces ailes, on retourne sur le blanc d'origine et prépare-toi car ils vont adorer te haïr. »
« Ça me dégoûte. »
Il était rare que l'on me demande quelque chose. Encore plus depuis la guerre. Alors je m'étais retrouvé désabusé lorsque Yekun me demanda s'il pouvait m'accompagner. Il fallait dire que j'y passais tout mon temps.
« Combien d'anges sont morts pour qu'ils soient si vite oubliés ? »
Face à l'éternité, quelques siècles paraissaient peu. La guerre semblait être hier et pourtant les Hommes progressaient et évoluaient. Loin de ces atrocités. Comme Dieu le voulait.
« Tu penses que Dieu préfère les anges ? Ou les Hommes ? »
Yekun était un savant. Comme moi, on l'avait érigé tel un prodige parmi les siens. Comme moi, on lui avait répété sans cesse qu'il était unique parmi le collectif. Comme moi, on lui a insufflé l'orgueil du naturellement meilleur.
« Les anges. »
Mais, à la différence de moi, Yekun s'était entouré de ses pairs. Il avait expérimenté les différentes perfections, il avait étudié les états statiques de son entourage. À la différence de moi, il ne comprenait pas l'importance de l'éphémère. Il ne savait pas encore que son unicité faisait de lui une évolution. Une version améliorée et finale, enrichie des nouveaux acquis que Dieu récupère des Hommes.
« Regarde-les alors. Regarde-les jouir pendant que toi, tu pleures tes frères. Et dis-moi qui a reçu la miséricorde divine ? »
Dans un millénaire, tout sera oublié. Dévasté par le temps et les mémoires effacées. Un flot de souvenirs perdus qui n'ont ni impact ni importance. Juste ils ont existé. Pour une ou un million d'êtres. Yekun avait raconté la guerre, il l'avait déposé sur papier avec de l'encre pour ne jamais se permettre d'oublier. Lui-même inconscient que derrière son intention d'avertir, de mettre en garde, se cachait l'évidence de nos erreurs.
« J'ai perdu tellement de temps à les observer. À jalouser l'amour que Dieu donne à cette boule bleue. Si les démons la veulent, je leur laisse et tous les Hommes avec. »
Plutôt eux. Que moi. Qu'ils meurent eux. C'est déjà ce qu'ils font, ils courent vers la fatalité. Incapables de s'en défaire, la mort emporte violemment leurs existences. Quelque part, eux aussi perdent leurs souvenirs dans le temps. Et leurs enveloppes de chair les rejoignent rapidement.
« Les anges appartiennent au Paradis. La Terre appartient aux Hommes. »
« J'aurais pas mieux dit. »
Samyaza était petit, robuste et il avait un air agressif qui lui donnait plus de charme que de beauté. En charge d'observer les Hommes, il était un expert même pour moi. Aux commandes d'autres veilleurs, il transpirait d'autorité et même Yekun s'était tue quand il enchaînait. Partageant ses expériences et les frustrations de ses obstacles face à ceux des Hommes. Yekun discutait le fait que si les Hommes échouaient c'était nous, guides, qui échouaient également. Je laissais Samyaza répondre tandis que l'orgie battait toujours son plein. À travers la fenêtre, je pouvais la voir de face, sa poitrine collée contre la vitre. Son sosie humain. Un être créé sous des traits mystiquement proches. Du contour des yeux à l'invitation de ses lèvres. Capturée comme dans mes rêves humides, le visage suppliant la gourmandise d'offrir plus. La peau rouge et chaude lorsque mes mains passeraient le long de ses courbes. Mon souffle dans son cou, mordillant son oreille, ses lèvres, ses seins. Nos salives unifiées dans des langoureux baisers qui feront durcir la tension. L'atmosphère suffocante du désir tandis que la luxure surprendrait le divin. Des anges se permettant d'user des vices de l'Homme pour atteindre une extase à l'image inégalable. Obnubilé par le fantasme, j'en oubliais Dieu, la guerre et tout le reste.
Et encore une fois, je me demandais pourquoi.
Pourquoi Dieu haïssait tant les anges ?
Pourquoi Dieu haïssait tant les anges ?
Loup-Mérovée Baker- Race du personnage : Ange déchu.
Re: Loup-Mérovée Baker - L'ange préféré de Dieu. (terminée) - ATTENTION -18 | Mar 26 Juil - 4:13
Partie 2
Il n'y avait pas grand chose dans les alentours. Des paysages de nature dans un climat sec, une terre toujours chauffée par le soleil. Le petit village se retrouvait tous les jours dans leur petite église. Un beau bâtiment. Certes il ne payait pas de mine, mais l'architecture lui donnait tout de même la plus grande envergure de ce qui l'entourait. Et tous les jours, je me retrouvais avec eux. En retrait, pas visible, juste attentif à leur foi. À ce silence qu'ils s'imposaient tandis que le prêtre prêchait. La lumière qui transperçait les vitraux inondait l'église d'une ambiance divine. On s'y sentait bien. Baigné dans les flux colorés et l'intensité des reflets. Très peu d'ombres, très peu d'excès, de voix, de gestes. Patiemment, sans bouger, je laissais les Hommes exprimer comment ils se représentaient le Divin. Comment ils se pardonnaient en Son nom, comment ils agissaient en Son nom, comment ils incarnaient parfaitement le morceau de lumière qu'ils étaient. Dans un flegme naturel, tous conscients de leur unicité mais unis dans une foi qui était la même pour tous. Se réunissant chaque jour pour célébrer ce collectif qu'ils installaient dans leur quotidien. Tous dictés par le Divin.
« Alors c'est là où tu passes tout ton temps ? »
Adossé contre la structure en bois, laissant la peinture s'écailler et s'effriter contre mon dos, elle me surplombait comme à son habitude. Après tout elle réussissait toujours à me retrouver. Les mains derrière le dos, légèrement penchée pour laisser pendre ses longs cheveux au devant de son visage. Laissant le rouge flamboyant de sa chevelure parsemé l'ambre translucide de ses iris. Mes yeux se perdaient sur son visage. Parfaitement ovale, allongée dans des traits fins, je m'égarais sur ses lèvres. Sa poitrine. Ses jambes.
« Depuis la guerre tu m'adresses à peine la parole... »
La confusion se lisait dans son regard tandis que sa tristesse émanait du ton de sa voix. Elle murmurait presque. Perdant toute la splendeur de son enthousiasme. Comme si toutes les étincelles de son regard vacillaient depuis qu'elle avait expérimenté la perte. Les anges n'étaient-ils pas nés avec la promesse d'être immortels ?
« Va-t-en. »
Sans un regard, sans un autre mot. Je ne demandais pas. J'ordonnais. Et elle s'exécutait sans lutter. Elle avait déjà essayé et aujourd'hui n'était pas encore le jour.
Aujourd'hui n'était pas le jour où la luxure souillera mes veines.
Où la tentation se délivra.
Non, ce n'était pas le jour où je ne contrôlerais plus mes pulsions.
Alors que tous s'élancent dans leurs ébats passionnés. Je me faufile à travers les gémissements et la bestialité des anges qui goûtent pour la première fois le péché. Je la cherche. Elle. Ses cheveux rouges, sa poitrine en poire aux tétons pâles, une pointe rosée sur sa peau crémeuse. Blanche comme le lait. Ses iris châtain clair qui osaient s'approcher de l'originale. Comment un être si imparfait pouvait tant ressembler à l'objet le plus profond de mes désirs. Peu importe si quelqu'un d'autre la consume, je ne désire qu'elle. Que cette idée floue et fantasque qu'elle était quelqu'un d'autre.
Après tout le ressemblance était flagrante. Sa morphologie copiée trait pour trait, il ne lui manquait que cette aura étrange, cette brillance dans les yeux que seuls les anges semblaient avoir. Mais je m'en contenterais. J'écartais les prétendants et j'attrapais son visage pour le coller sur le mien. Un baiser sauvage. Nos lèvres se cognent avec passion, elle plonge sa langue et accompagne mon mouvement pour que je puisse la plaquer contre le mur. Tous les autres fuient vers d'autres proies, celle-ci était mienne. Je libère mes lèvres et ses doigts s'empoignent à travers mes long cheveux noirs, elle s'y agrippe et suit le parcours de ma langue. Elle s'écoule le long de son cou, plongeant dans quelques baisers sur la clavicule. Mes mains survolent son corps, s'attardent sur ses formes comme pour les dessiner à l'aveugle plus tard. Je mordille le bout de ses seins, jouant avec son excitation, laissant le désir grimper, laissant nos corps se trémousser sous l'irrésistible. Pourvu qu'on implose. Pourvu qu'on se laisse submerger par l'envie. Par la luxure. Par l'irréfutable besoin de se faire l'amour.
J'ai parcouru la totalité de son ventre et son goût délicieux m'a fait courber l'échine. Elle est celle que je désire et mes désirs ont le contrôle. Ma salive souille son parfum et ma main la maintien debout, plaquée contre le mur tandis que je plonge ma tête entre ses jambes.
Alors que son souffle s'accélérait, laissant sa voix câline, sucrée se découvrir par moments. Elle respirait de plus en plus fort et lorsque, enfin, je goûtais son fruit, elle ne put empêcher un premier cri doux s'extirper de ses lèvres. Ses mains perdues dans mes cheveux, et moi aux commandes de ses spasmes libidineux. Ma langue sur son clitoris, mes doigts en exploration, dans des mouvements volontaires pour qu'elle puisse danser sur la pointe de ses pieds. De plus en plus mouillée, de plus en plus noyée dans l'envie. Elle jouit sur mon visage, et elle se rue sur moi. Dégageant mon bras pour me basculer en arrière. Me surplombant de tout son long, elle dévore ma peau. Mords mon cou et remonte à mes oreilles. Sa main s'attache à ma barbe et elle parvient à trouver ma joue. Sa peau chaude semble brûler à son contact. Une chaleur ardente mais qui réconforte. Comme un feu de cheminée. Elle ne résiste plus et s'engouffre sur mes lèvres, glissant son intimité sur la mienne. Sa respiration entre en symphonie avec la mienne et quand nos mouvements sont synchronisés elle m'insère en elle. Avec expérience, elle me chevauche en plantant ses griffes dans ma peau. Elle contrôle tout et se bascule dans un rythme frénétique que ses cris accompagnent. L'écho de son excitation, cette liberté de participer à cette étrange cacophonie à laquelle l'orgie s'adonne sans faute.
Mes mains s'occupent, stimulant son clitoris, sa poitrine, s'enfonçant parfois dans sa bouche. Elle ralentissait alors que nos fluides ne pouvaient plus se distinguer. Unis dans un mélange de nos deux essences, de nos deux parfums. Je la bascule sur le côté et c'est à mon tour de dicter le tempo. De retrouver sa peau et mordiller sa chair. Consumant la luxure sans aucune contrainte, il n'y avait plus aucune patience. Un sprint final pour jouir. Elle gesticulait dans tous les sens, se tortillant sur moi. Son regard fuyait ses yeux, les cheveux collés sur son visage dégueulassé de transpiration. L'illusion s'estompait alors que mes mains venaient s'empoigner de sa gorge. Elle me suppliait.
Plus fort. Plus vite. Serre. Encore. Pourtant.
« Tu n'es pas suffisante. »
Elle semble surprise mais l'acte est intense. Mes mots comme le reste du monde ne fait plus sens pour elle. Depuis combien de temps mes mains sont autour de son cou ? Je sens ses bras ne frapper, s'accrocher aux miens comme un poisson se débattant hors de l'eau. Je pouvais sentir le peu de ses forces tenter de me repousser. Ses jambes bougent pour me dégager d'elle mais elle ne possède pas la force physique pour le faire. Je ne bronche pas et peu à peu ses gestes se font de plus en plus maladroits. Elle ne vise plus correctement, ses yeux ont repris conscience un instant pour se figer dans l'effroi. Assez pour montrer à quel point elle ne lui ressemblait pas. Une grimace de peur figée sur la tronche, la bouche déformée, le nez ridée, les yeux exorbités. Comment j'avais pu confondre ? Enfin ses membres étaient tombés lourdement et j'ai senti à travers tout mon être la vie quitter son corps. D'un coup soudain, éternellement inerte.
Sur le chemin du retour, on laissait derrière nous le fléau divin. Peut-être que les Hommes se souviendront de ces cadavres-là. Ces corps qui représenteront nos compagnons. Tous réunis, Yekun m'arrêtait de sa main sur mon épaule. Le regard sûr que l'on avait dans les moments lourds de sens, ceux qui noyaient la masse des instants routiniers.
« Tu sais Lucifer. Je ne pense pas que Dieu déteste les anges. Je pense que les anges aussi peuvent évoluer. Peut-être que les anges gagneraient à être plus...humains ? »
« Tu es vraiment le plus sage des anges Yekun. »
« Si je suis le plus ange, que deviens tu ? »
« Je suis le préféré. Celui qui porte Sa lumière. Et c'est pour cela que je vous guiderais. »
Et dans un mouvement aussi synchronisé que nos ébats harmonieux. Ils s'agenouillaient. Se prosternant devant l'avenir des anges.
« Salut à tous ! C'est Alicia von Kjaer au micro ce matin pour votre chronique ciné ! Aujourd'hui on a pleins de surprises, une bonne et une moins bonne et comme on préfère garder le meilleur pour la fin je vous présente tout de suite Loup-Mérovée Baker. Ai-je besoin de le présenter plus que ça. Vous l'avez vu incarner tous les derniers méchants, c'est peut-être l'ange le plus communément détesté à l'écran. Alors, dites-nous, monsieur le déchu, ça fait quoi d'être payé pour être soi-même ? Ahahahah on plaisante bien sûr. Toutes mes questions sont rhétoriques, c'est une radio tout public ici ! À l'affiche du prochain gros film d'action où il incarnera pour la quatrième fois déjà Blackangel, rebelle de seconde main qui échoue sans cesse à libérer des esclaves. Allez le voir et pour nous en parler vraiment, la véritable surprise. Le véritable héros du film sera là dans quelques instants. Bah oui, on est comme ça ce matin, le héros chasse le méchant. Alors on dit au revoir Loup-Mérovée! J'irais pas jusqu'à dire que j'ai hâte de la prochaine mais bon on est fair-play ici. On espère en tout cas que vous survivrez au prochain film car c'est un plaisir de vous voir mordre la poussière. Allez, tout de suite un morceau pour toi qui te lève pour bosser. »
Sur une terre aride où rien ne pousse. Dans un décor de lave et du fumée ardentes. Ce endroit portant bien son nom. Mais ce n'était rien comparé au monde des Hommes. Une absurdité. Après tant de millénaires à les observer je n'avais que grandi en dégoût. Dieu était mort et Halturiel abusait des cieux. Cette place était mienne, c'était gravé jusque dans mon nom. Ils étaient rassemblés, une dizaine peut-être plus, expiant leur orgueil dans ce monde fabriqué pour eux. Après avoir voyagé à travers l'espace, après avoir succombé à l'échec, ils étaient bien proche de moi. Pourtant.
« Tu t'es pas perdu enfoiré ? Incroyable, ça fait peut-être trois ou quatre siècles que personne n'a croisé un ange. »
Immédiatement la haine absorbait l'air. Leurs regards sur moi, trahi volontairement par mes ailes déployées. Les deux iris océans plantés au milieu de l'obscurité. Le visage sombre, fatigué, enfermé dans ma barbe devenue hirsute et mes cheveux ébouriffés. Aussi sombres que la nuit. Aussi ténébreux que le cœur de ces monstres bannis. À peine avance-t-il, qu'en une fraction de seconde son crâne explose. Écrasé sous le poids de deux énormes piliers de pierre. En sandwich, ses os sans résistance, sa tête explosait ne laissant rien d'autre qu'un cadavre décapité qui chutait lentement au sol. Il fallait tout donner, un coup de bluff pour prendre le contrôle des lieux. Après tout, ces sous-races n'ont pas la moindre idée de ce qu'ils font.
Suivant le flux de mes mouvements rapides, le sol tremblait. Et tandis qu'ils chargent, ils ont déjà perdu. Un pic violent vient stopper leur course nette. J'esquive les plus rapides qui tentent de frapper, je contre-attaque, pas besoin d'armes alors que les débris virevoltent et viennent les achever. Combien d'entre eux j'avais déjà achevé avec aise ? Des démons de rang inférieur, de la chair à canon. Il n'y avait aucune difficulté, aucune gloire, non. Les démons inférieurs n'avaient qu'un avantage.
Leur nombre.
Rapidement le sol s'était déformé. Des trous, des cratères, des cadavres déchiquetés qui seront laissés à la vue de tous. Comme preuves. Comme avertissement. Le dernier survivant vivotait au sol. Il était important qu'il vive. Je le regardais de haut, avec toute la terreur que je me sentais capable d'arborer. De faire émaner de mes actes et mes atouts. Je savais qu'il tremblait. Comme tous les êtres qui peuplent tous les mondes.
« Lorsque tu pourras te lever, tu diras aux autres que si tu es en vie c'est pour délivrer un message. Un avertissement en gage de bonne volonté de ma part. Tu voyageras partout en Enfer pour transmettre que Lucifer, le premier déchu réclame le trône. »
Je ne sentais plus mes membres. J'avais perdu l'usage de mes bras et j'espérais que le subterfuge marcherait. J'avais tout donné dans ce spectacle ridicule. Un exercice de force, forçant sur la vitesse pour exagérer la différence de nos forces. Tout ça dans l'espoir que les murmures se répandent.
Qu'ils me redoutent.
Qu'ils me craignent.
Car plus ils chuchoteront mon nom.
Plus je serais redoutable.
Ils me faisaient tous les deux face. Je venais de leur expliquer, en secret, alors que le Paradis s'apprêtait à connaître une seconde fois le prix du sang versé. Elle ne savait plus où se mettre, elle avait tout essayé et pourtant, on ne s'était pas vraiment reparlé depuis la guerre. On était dans une ancienne salle où Mikhail nous enseignait parfois, dans ce lieu iconique où tous mes souvenirs semblent démarrer. Tous ceux qui constituent mon cercle et ma progression. Car j'évolue. Tous les jours. Tel un Homme, j'apprends et vis comme si demain était incertain.
« Ce n'est pas vrai, tu n'as pas fais ça... Tu es complètement fou ! »
Il hurlait comme si parler plus fort lui donnait raison. Gesticulant de partout, incapable de comprendre ce qu'il se passait. Tandis que le vacarme résonnait à travers tout le Paradis. Déjà, les premières victimes étaient tombées et tous les anges qui m'avaient rejoint se dispersaient sinueusement dans les coins stratégiques du domaine des cieux. « Je ne peux pas te laisser faire ça. Pas toi. Lucifer, tu dois mourir. »
Mikhail se jetait sur moi. Elle l'avait ramené pour me dissuader de mener mes actions. Comme s'il était encore temps. Comme si quelqu'un pouvait dévier l'immuable volonté divine. Ce soir, Halturiel chuterait de sa place, et je trônerais seul dans les cieux. Dans une nouvelle ère émancipée de la responsabilité des Hommes. Une époque bénie où les anges se satisferont du Paradis et des leurs. Plus âgé, plus expérimenté, je luttais contre mon vieux professeur. Son regard n'avait plus rien de sa bonté d'antan. Toute sa bienveillance s'était évaporée dès lors que je ne collais plus à sa perspective. Me transformant à ses yeux comme un déviant impur. Quelque chose qu'il devait, de ses propres mains, effacer de ce monde. Comme pour se rassurer que ma corruption vienne d'ailleurs.
De toute manière, les coupables n'étaient pas si nombreux : Elle, Dieu, lui ou les Hommes.
Il me battait le corps pendant que nous roulions à ses pieds. Elle restait là, debout, tétanisée par ce qui se déroulait devant ses yeux. Cette scène qu'elle avait elle-même orchestrée. À savoir si le hasard jouait sans cesse contre elle ou si le vice était déjà enfoui au plus profond de son innocence. Un coup dans l'estomac, trois autres dans les flancs, je protégeais mon visage attendant le bon moment. Et alors qu'il reprenait un instant son souffle, il resta les poings en l'air. Une opportunité à ne pas manquer. Je lançais mon front contre sa tronche et je pouvais sentir son nez se fracturer à l'impact. Profitant de mon élan pour le renverser, c'était à mon tour de le chevaucher. Mais je ne frappais pas. Dans un réflexe normal, Mikhail plaçait ses mains devant son visage tandis que ma télékinésie approche tous les objets pointus autour de moi. Comme un chef d'orchestre prêt à lancer le tempo. Une pointe métallique venait s'engouffrer sous son menton. La lame transperçait sa bouche et le tout ressortait de son œil droit. L'emportant avec quelques veines et nerfs qui pendaient au bout. Des petites éclaboussures tachaient mon faciès froid. Sans attendre, les autres objets s'enfonçaient sous sa peau, transperçait sa chair pour la réduire en lambeaux. Les yeux gravés dans la surprise, la douleur extirpant ses derniers bruits. Un dernier coup sec d'une trempe à l'autre éteignait les lumières à tous les étages et Mikhail était mort. Pourtant ma rage ne se tempérait pas et je continuais de faire passer ces absurdes armes d'un jour pour trouer son enveloppe entière. Sur sa gueule pour qu'il arrête de me fixer, sur son corps pour qu'il ne puisse plus me juger. Je me relevais et tous les objets chutaient au sol. Je tournais la tête et elle était toujours là. Déjà à genoux, le dos au mur elle me regarde effrayée.
Car elle comprend que pour sortir d'ici elle devra me dépasser.
Je me suis réveillé à cause de l'odeur. Le parfum fétide de mes plaies infectées, littéralement en train de pourrir au soleil dans un coma qui durait depuis je ne sais combien de temps. Plein de sable, plein de sel, tout sec et encore en train de subir les conséquences de la guerre. Merde. Tout était terminé. Halturiel partie, et le Paradis avec. Il l'avait fait l'enfoiré. Méphisto s'était emparé de la planète bleue et personne n'y pouvait plus grand chose. Et tout ça aurait été bien parfait si j'avais pu continuer de combattre. Si j'avais pu, au dernier moment, atteindre les cieux pour récupérer ce qui m'était dû. M'emparer enfin de cet endroit que je pourrais appeler mien. Au milieu d'un océan, ramené sur une île perdue quelque part par les courants j'avais survécu. Entre la vie et la mort mais conscient, rampant à l'ombre pour survivre au lendemain. Un jour après l'autre. Toujours plus sage, toujours plus fort, toujours plus déterminé. Allongé dans l'immensité du monde, ayant trahi les cieux comme les démons, il ne me restait plus que les Hommes. Une dernière chance d'accéder à mon destin. Ne sachant pas si je me réveillerais, je laissais tout de même mon esprit vagabondé. Ma conscience se perdre dans les limbes de mes fantasmes. Je les tuerais tous, j'attendrais le temps qu'il faudra même si pour cela il me fallait disparaître. Même si pour cela il me fallait mourir. Je renaîtrais. Et j'assumerais les péchés du monde entier pour rejoindre ma place dans les cieux.
Mon dernier souvenir est ce réveil. Celui d'avant est ma chute dans l'eau. Et maintenant presque 2000 ans sont derrière moi. Deux millénaires de sable, d'eau salée et de végétation tropicale. Assez de soleil pour teindre mes cheveux bruns en blancs, pour brûler ma peau et bouillir mon sang. Assez de pleine Lune à rester éveillé pour préparer la suite, à exercer mon don jusqu'à ce qu'il s'éteigne. Patiemment. Solitairement. Humainement.
« La plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu'il n'existe pas. » - Charles Baudelaire.
Ô Divin Créateur, pourquoi me méprises-tu? Qu'ont fait les anges pour que tu les haïsses autant ? Pour que tu me refuses ce que Ta lumière insuffle en moi ?
Il n'avait fallut que quelques instants pour que Halturiel renverse la révolte. C'était comme si elle avait attendu le dernier moment pour que nos espoirs s'envolent et atteignent leur paroxysme. À leur apogée seulement elle pourrait souffler dessus et les faire s'écrouler comme un vulgaire château de cartes.
Dans le funeste silence de mes ambitions brisées, capturé par l'écho de ma défaite, je me demandais si Dieu existe vraiment.
Enfin, pour moi et mes fidèles, ce serait la dernière fois que nous verrons les cieux.
La dernière fois que nous serons des anges.
La dernière fois que nous foulerons le Paradis.
À jamais banni, à jamais : Lucifer, le Premier Déchu.
Enfin, pour moi et mes fidèles, ce serait la dernière fois que nous verrons les cieux.
La dernière fois que nous serons des anges.
La dernière fois que nous foulerons le Paradis.
À jamais banni, à jamais : Lucifer, le Premier Déchu.
« Pourquoi ne pas rentrer ? Vous avez l'air d'en avoir besoin. »
Il me regardait avec une bonté étrange. Un regard chaleureux qui me ramenait à une nostalgie devenue douloureuse. Incorporée parmi le flots d'images d'un endroit qui m'était interdit. Neutre dans son habit habituel, sa longue toge noire le faisant disparaître dans l'obscurité de nuit. Seules les petites lampes sur la devanture de l'église l'éclairaient de dos. C'était comme si il se baignait dans la lumière, laissant quelques faisceaux m'aveugler alors qu'il tendait sa main pour me relever.
« Ne crains rien, tout le monde est le bienvenu dans la maison de Dieu. »
Sans savoir pourquoi, je prenais son aide et il me guidait à l'intérieur. Il était âgé et semblait à l'aise avec lui-même ainsi que tout ce qui l'entourait. Il dégageait l'expérience sage et aguerrie du philosophe avec le savoir de l'érudit. Un mélange qui s'imposait sur son uniforme, il incarnait vraiment son rôle de messager. On s'asseyait sur les bancs, au premier rang, tout semblait rudimentaire. Antique. Pourtant une certaine atmosphère spirituelle émanait de partout. Un mysticisme glacé dans le silence éclairé aux cierges. Il ne disait pas un mot, se contentant de me regarder simplement. Stoïque, un sourire chaleureux sur son visage comme s'il pouvait percer tous mes mystères. Comme s'il possédait la réponse que j'attendais.
« Mon Père, comment pouvez-vous être sûr que Dieu existe toujours ? »
Aussi modeste que son église, et se tournait et regardait autour de lui toujours avec le même flegme qui lui donnait l'air de tout accepter. Il semblait surpris par le toujours, mais il trouva ses mots rapidement comme s'il avait préparé une réponse en avance.
« Dieu ne peut pas mourir. Il existe et existera toujours. Tous les jours je Le vois. Le matin c'est Lui que je vois à travers les reflets du soleil, à travers la pluie ou la foudre qui gronde. C'est au creux de Sa Main que tout au long de la journée, je me nourris et je m'abreuve. Grâce à Son souffle que je respire. Il me guide, Sa présence réside en moi à chaque instant. Tout comme en toi, tout comme c'est Lui qui te guide à chacun de tes pas, jusqu'à moi, jusqu'à demain. C'est ça, avoir la foi. Il suffit de regarder et de croire. Dieu est partout et dans Sa grandeur, Il pardonne, Il aime, Il offre. »
Sans la moindre hésitation dans ses paroles ou ses yeux, il me fixait certain de son impact. Certain d'avoir fait mouche. Je le trouvais presque arrogant. Était-ce parce qu'il se prenait pour le messager de Dieu ? Que pour cette raison, il ne pouvait avoir tort ? Il était de fait le plus sage, sophiste de surcroît, au-dessus de la foule parce que le divin l'avait élu. Foutaises. Il ne comprenait rien.
« Quoi ? C'est tout ? Il est partout ? J'ai déclenché une guerre et trahi les miens pour son amour et vous me dites qu'il me suffit de croire qu'Il m'approuve. Qu'Il m'aime. Qu'Il accepte ma destinée ? »
Un rire démoniaque résonnait dans l'enceinte en bois. Si fort que la bâtisse entière semblait craquer sous les ombres dansantes sur les lueurs des bougies. Je l'attrapais sèchement au cou pour le traîner sur le sol et le ramener dans l'allée principale. Son visage s'était transformé et son assurance éclatait en morceaux tandis que la confusion mangeait ses mots. Plus aussi perspicace le prêtre. Je le balançais devant moi et il reculait maladroitement en tentant de s'accrocher aux rebords des bancs. Mon pied frappait son dos et son menton cognait le sol. Je réitérais à l'arrière de son crâne, mais plus violemment, pour sa mâchoire se brise et que ses dents se fracturent en deux. Le sang coule et le tranchant de sa dentition lacère ses lèvres, plus il hurle et tente de parler plus il découpe sa bouche en petits morceaux. Le bas du visage coulant vers le sol, je le relevais par les cheveux pour le redresser à ma hauteur, toujours dos à moi.
« Vous faites erreur. Dieu est mort. Et moi seul mérite sa place. »
Je jetais au sol et tandis que j'enjambais son corps tétanisé, tous les bancs venaient le percuter. Dans une vitesse frénétique, finissant par lui rouler dessus et d'essuyer son être sur le sol souillé de son église. Dieu n'avait rien à voir avec nous, il n'était plus depuis longtemps et déjà, il avait légué le monde à sa descendance. J'avais été choisi pour porter sa lumière, pour endosser ce rôle et il m'avait donné les bases pour y arriver. Maintenant, c'était à moi de m'en emparer. D'avaler le monde et d'y régner en maître.
« Tu penses vraiment qu'il peut gagner ? C'est Belzébuth quand même, c'est pas le démon du coin de rue. »
« Je sais pas, on dit que Lucifer a rasé une ville hier, un claquement de doigts et plus rien. »
« Ah ouais, c'est pas commun un ange, ça combien de temps qu'on en a pas vu ? »
« Je sais plus, 300-400 ans quelque chose comme ça. On dit qu'il était si terrifiant qu'il a été banni des cieux ici et que maintenant là où il a débarqué tout est enneigé. »
« N'importe quoi... »
« En tout cas, c'est le seul ange qui a derrière lui les trois quarts de l'Enfer. Puis c'est pas comme si Belzébuth avait une chance contre Halturiel. »
« Je sais pas, on dit que Lucifer a rasé une ville hier, un claquement de doigts et plus rien. »
« Ah ouais, c'est pas commun un ange, ça combien de temps qu'on en a pas vu ? »
« Je sais plus, 300-400 ans quelque chose comme ça. On dit qu'il était si terrifiant qu'il a été banni des cieux ici et que maintenant là où il a débarqué tout est enneigé. »
« N'importe quoi... »
« En tout cas, c'est le seul ange qui a derrière lui les trois quarts de l'Enfer. Puis c'est pas comme si Belzébuth avait une chance contre Halturiel. »
Il fallait faire vite et profiter de l'élan. Les démons ne suivaient que la loi du plus fort et Belzébuth régnait en Enfer. Toutes races confondues. Alors il n'était pas important que vous soyez un ange, un Homme ou un démon tant que vous étiez plus fort. Plus redoutable que le prochain. Avec cette organisation stupide, les démons se regroupaient en divers clans, personne ne prenant en compte les faiblesses ou forces des uns et des autres. Cela donnait des clans supérieurs à d'autres parce qu'un tel a perdu contre un tel, mais il est plus fort qu'un autre qui a gagné contre celui qui vient de le battre. De plus, outre les chefs, la masse faisait force et très peu de démons sortaient du lot parmi tous les rangs inférieurs. Eux non plus incapables de capter l'absolu nécessité de privilégier l'individu au lieu du collectif. Tous n'étaient pas comme ça mais ceux qui me suivront sans broncher si. Et ils seront bien suffisants, car déjà mon nom longeait les murs rocailleux et jaillissait de la lave pour se perdre aux quatre coin des Enfers. Le premier déchu, Lucifer réclame le trône. Tremblez démons, tremblez bêtes de la nuit, car sur son passage se trouve que désolation.
Plusieurs clans s'étaient pliés à ma deuxième révolte. Cette fois au milieu de la chaleur et des flammes ardentes, accompagnés de mes vieux ennemis maintenant avec une vision commune. Quelques discours pour les convaincre, pour faire exploser leur ego, qu'ils me soutiennent tous et pensent avec ferveur que je les mènerais avec moi au bout de ma destinée. Moi sur le trône, eux dans les cieux ou sur Terre, nous enfin baignés dans le sang de notre ennemi commun. Petit à petit, les clans s'ajoutaient et le dragon de la rébellion se formait sur mon passage, un bloc de plus à chacun de mes pas. Je n'avais eu besoin que de claquer quelques chefs pour avoir mes troupes gonfler, quelques personnes-clés qui feront les combats à ma place. Pourvu que mon nom continue de se répandre car bientôt, il se présentait devant moi. Bien gourmand de me faire taire, avide de se battre et rétablir sa position. Mais avant même que le duel commence, il avait déjà perdu. Car mon nom était dans tous les esprits et sur toutes les lèvres le doute de sa victoire.
Quand il me faisait face, toute mon armée et la sienne nous encerclait. Le souffle retenu, observant leurs deux leaders se renifler avant de se déchiqueter à mort. Belzébuth n'était pas connu pour sa patience. Il l'était pour être un guerrier sans pitié, un berserker qui n'a de repos que lorsque son adversaire relâche son dernier souffle. Sans plus attendre, il se ruait sur moi, mangeant les deux cent mètres qui nous séparaient en un rien de temps. Pour freiner son impact, je relevais le sol pour lui faire obstacle. Il les traversait sans une once de sueur et m'expulsant de tout son élan vers l'horizon. En plein sur ma garde, je sentais mes bras presque se briser sous le choc de son coup et déjà il était sur moi. Il frappait encore et encore et sa force brute me prenait mon souffle. Quelques esquives, détournements, et fuites, il ne faisait aucun doute que le moindre de ses coups pourraient m'arracher un membre ou encore faire décoller ma tête d'un uppercut. Pourtant je compense la distance de nos forces grâce à ma vitesse. S'il me frôlait et me laissant danser avec la mort à chacun de ses goûts, je gagnais en distance. Le ralentissant avec la roche, parfois en longs pics, parfois en blocs, juste pour obstruer sa course. Pour se planter dans sa chair et espérer que la douleur le freine. Dans n'importe quel autre contexte, Belzébuth m'aurait oblitéré sur place. Mais ils étaient tous là. Regardant la lutte en suivant à peine du regard les coups et contre-attaques de deux monstres luttant pour la première place. N'ayant jamais vu leur chef en difficulté. Si, une fois, contre Halturiel.
Dans ce duel d'endurance, je courais après la montre. Il se frustrait, de plus en plus, parfaitement conscient qu'il me tenait entre mes doigts et serrant de toutes ses forces seulement pour me faire glisser de son emprise. Sans relâche. Toujours échouant tandis que mes attaques le blessaient à peine et que sa force détruisait tout ce qui nous entourait. M'offrant plus de projectiles, plus de matière à modeler pour le ralentir. Et au fur et à mesure qu'il ratait, au fur et à mesure que je lui tenais tête, le visage narquois. Criant aux spectateurs des deux camps mon aisance jouée. Parfaitement dans le rôle du manipulateur, du prédateur jouant avec sa proie. Une mise en scène parfaite. Plus il s'énervait, plus il se précipitait et plus il faisait d'erreur. Bientôt, tous ici présents se souviendront de la dernière guerre. Tous se rappelleront du résultat et tous visualiseront sa défaite. Se remémorant au passage que c'est possible et alors, ils l'imagineront tous. Que ce soit par crainte, soutenant leur souverain, ils murmureront leurs espoirs de victoire pour cacher la peur de se tromper. Ou que ce soit par soutien, déjà convaincu de ma supériorité, déjà béni par la vision du futur.
Alors je l'emmenais où je voulais.
Alors deux démons à ma solde sortaient de nulle part.
Alors il se retrouvait immobilisé, ses flancs capturés par deux brutes épaisses.
Alors je l'achevais.
Alors deux démons à ma solde sortaient de nulle part.
Alors il se retrouvait immobilisé, ses flancs capturés par deux brutes épaisses.
Alors je l'achevais.
Et aux yeux de tous, Belzébuth s'écroulait. Bafoué, humilié, battu. En deux trois mouvements, j'assemblais un trône sur le plus haut point de notre duel. Je m'y asseyais et cette fois, c'était réel. L'Enfer trouvait un nouveau roi et sur son trône siégeait le Premier Déchu, Lucifer.
Déjà à genoux, le dos au mur elle me regarde effrayée.
Car elle comprend que pour sortir d'ici elle devra me dépasser.
Je m'approchais d'elle. Le pas lourd et lent, le cadavre de Mikhail derrière moi. À cet instant précis, il n'y avait rien qu'elle redoutait plus que moi. Je sentais le soutien de mes frères d'armes, le vent de la révolution dans le dos et jamais je n'avais ressentit un tel flux d'énergie en moi. Je me sentais enfin libéré des anciens commandements. Émancipé de mes chaînes et tout ce que je désirais c'était de la sauver aussi. Elle qui était celle qui partageait mes jours et mes nuits, celle qui avait élu domicile dans mes pensées. Je posais ma main délicatement sur sa joue pour la caresser tendrement. Cette fois, c'était moi qui la surplombait et elle devait ne voir qu'une silhouette sombre à peine contrastée par le peu de lumière présente. Je pensais qu'elle avait corrompu mon cœur mais je comprenais maintenant que Dieu l'avait créé pour moi. Pour accomplir ma destinée. Et qu'à travers notre luxure résonnera une nouvelle ère pour les anges.
Je me déshabillais d'un geste, faisant tomber ma toge sans le moindre effort. Déjà excité car j'avais attendu ce moment depuis longtemps. Quelques réminiscences de sa copie en mémoire. Je pouvais me sentir imploser. Cette fois, c'était la vraie. Sans lui laisser le temps de se plaindre, je lui mettais en bouche jusqu'au fond de sa gorge. Sa tête cognait contre le mur derrière elle et ses cris s'étouffaient. Plus aucun air passait par là. Je ressortais de là plein de bave et elle crachait au sol dans une respiration haletante. On aurait dit que son corps se recroquevillait sur lui-même. J'attrapais violemment ses cheveux et il n'y avait plus aucune tendresse. Uniquement la luxure. Le vice. Le péché.
D'une main je pinçais son nez pour faire basculer sa tête en arrière et à nouveau, elle me prenait en bouche. Je m'occupais des mouvements et sa gorge gonflait tandis qu'elle suffoquait. Se débattant vainement.
Pourquoi résister ?
Ne suis-je pas l'ange le plus beau ?
Le préféré d'entre tous ?
N'était-ce pas tes propres mots ?
Ne suis-je pas l'ange le plus beau ?
Le préféré d'entre tous ?
N'était-ce pas tes propres mots ?
Je la laissais choir sur le sol, rampant comme si son souffle se trouvait à quelques mètres devant elle. Elle convulsait un peu dans son traumatisme et je la retournais à plat ventre. Bloquant ses deux bras derrière son dos, je gardais une main de libre pour plaquer sa tête au sol. Ses joues rentrées contre ses lèvres lui faisait une bouche en cœur, les cheveux rouges bien attachés pour ne pas gêner ses yeux vides. Pourquoi as-tu ce regard ? Ne comprends-tu pas ? N'aimes-tu pas Dieu ? Je la pénétrais et j'assouvissais les fantasmes qui me hantaient. Plus rien n'était imaginaire et tous mes désirs semblaient se cristalliser dans le réel. Je pouvais les palper de mes propres mains, les attraper et les faire miens. Comme elle. Soumise à ma volonté, car je suis celui qui porte Sa lumière. L'ange préféré de Dieu.
« Regarde toi, incapable de comprendre que tu viens d'être bénie par Dieu lui-même. Bientôt je prendrai place au sommet des cieux, et je te mettrais à mes côtés. Ennoïa. »
« Aujourd'hui on est sur le petit tapis rouge, l'entrée de derrière pour les invités et autres célébrités. Tout de suite avec le passage de Loup-Mérovée Baker qu'on va essayer d'avoir pour quelques questions ! Monsieur Baker ! Monsieur Baker ! Ça ne vous dérange pas de toujours jouer les assassins, violeurs et autres psychopathe ? »
« Non. »
« C'était tout pour lui. Effrayant, n'est-ce pas ? Franchement les déchus me fichent la trouille, si vous aussi, n'hésitez pas à partager vos expériences sur le blog ou en commentaire. Je me demande pourquoi on les enferme pas tous. »
« Tu penses aller où comme ça ? »
Je pensais que personne ne m'avait vu m'éclipser du champ de bataille. Prenant bien soin de ne laisser aucune trace derrière moi, ça ne pouvait être que lui. Que lui pour avoir les yeux rivés sur mes faits et gestes, obnubilé par le désir de me détruire. Depuis combien de temps il attendait dans l'ombre pour que je faute ? C'était son jour, celui où le grand Belzébuth reprendrait tout ce que je lui avais dérobé.
« Je vais rejoindre Méphisto. »
« Tu t'es pris pour qui, déchu ? On t'a dit de gentiment rester là. Tu n'as pas été foutu d'infliger le moindre coup aux généraux, tu penses pouvoir faire quoi ? »
« Halturiel est à moi. »
« Tu es pitoyable, ta seule chance de survivre c'est de rester sagement à ta place. Si tu comptes nous trahir, je me ferais un plaisir de t'écorcher vif. »
Je riais et d'un coup sec, j'éjectais tout ce qui traînait sur lui. L'acculant encore et encore pour qu'il ne puisse pas répondre et que l'amas de débris nous sépare.
« Vous trahir ? Parce que tu penses que j'en ai quelque chose à foutre de vous autres ? De Méphisto et ses généraux ? Je vous maudis, tous. Je vous crache dessus. Vous voulez la Terre ? Prenez-la, et tous les Hommes avec si vous le souhaitez. Mon but c'est les cieux et jamais je laisserais des sous-races impures comme vous y déposer le moindre pieds. »
Dans sa force brute, Belzébuth détruisait rapidement la masse de merde que je lui envoyais dans la tronche. Il fracassait tout pour se ruer sur moi avec une expression satisfaite. Il avait tant patienté et aujourd'hui, il pouvait relâcher toute sa haine pour exprimer sa vengeance. Le deuxième round et cette fois, je n'avais plus assez de soutien pour lutter. En quelques coups violents et ardus, il brisait mon bras gauche avant de démolir mes côtes. Il aurait pu m'abattre s'il m'avait pas balancé à travers les murs sur une centaine de mètres. Sûrement pour s'amuser encore un peu. Dans un instinct de survie, je me relevais pour me défendre. Une lutte bien vaine, retardant seulement l'évidence de ma défaite. Si je ne faisais rien, j'allais crever. Ici et par ses mains tandis qu'il ne peut retenir ses esclaffements fous. Personne pour l'arrêter ou pour m'aider, tout le monde s'assassine plus loin, tout le monde s'affronte pendant que les anges tombent les uns après les autres. Pendant que Méphisto s'empare du monde à ma place.
Dans un dernier effort, j'attrapais le cou de mon adversaire. Tout mon corps hurle de douleur, j'ai plus de sang que de peau visible, mes membres sont fissurés ou fracturés mais je mettais toutes mes forces dans mon emprise. Juste assez pour le repousser. Juste assez pour une accalmie. Une opportunité d'abattre ce que je préparais depuis plusieurs minutes maintenant. Un amas de roche au dessus de lui prêt à s'abattre pour l'enfouir six pieds sous terre. Je poussais au plus profond espérant le renvoyer en Enfer. Juste assez de temps pour fuir. Loin, n'importe où, là où plus personne ne pourrait me retrouver pour guérir et aller buter Halturiel. Enfin me venger et m'asseoir dans les cieux. À ma place. J'arrivais au-dessus de l'eau et j'avais perdu connaissance car je ne savais plus depuis combien de temps je volais. De l'eau à perte de vue et le soleil qui se couchait à l'horizon, qui peu à peu s'enfonçait plus bas. Comme moi, perdant mon altitude, me dirigeant droit vers lui à l'image d'Icare. À moitié englouti par l'océan, je rejoignais l'immergé. Submergé par le sang de mes plaies, par ma conscience qui s'évanouit.
Je disparaissais dans les profondeurs marines avec le reste de l'astre diurne pendant que Méphisto triomphait.
À mon réveil, émergera mon nouvel échec.
Mike était un connard. L'un des pires êtres qui peuplent ce foutu monde. Mais il était mon connard. Celui qui me fera monter, celui qui sera la dernière marche de ma renaissance. Et lorsque je serais prêt à bondir pour assouvir ma vengeance. J'effacerais son sourire de son visage et j'arracherais sa langue pour lui enfoncer au plus profond de sa gorge. Je le laisserais crever des heures et j'en ferais un exemple. Un hommage à la violence qui rappellera aux sous-races qui domine. Il poussait le contrat devant moi, un sourire carnassier sur les lèvres, comme s'il c'était lui le diable et qu'il récoltait mon âme.
« Alors, prêt à devenir l'ange le plus détesté du monde moderne ? »
Haruhi- Race du personnage : Humain
Re: Loup-Mérovée Baker - L'ange préféré de Dieu. (terminée) - ATTENTION -18 | Mar 26 Juil - 7:42
Bienvenue !
Loup-Mérovée Baker- Race du personnage : Ange déchu.
Re: Loup-Mérovée Baker - L'ange préféré de Dieu. (terminée) - ATTENTION -18 | Mar 2 Aoû - 6:11
Merci !
J'ai enfin terminé. J'ai fait un peu long, je m'en excuse. J'espère que le personnage vous plaira et que mon écriture aussi.
Je remercie d'avance tous ceux qui liront, n'hésitez pas à me contacter pour un rp ou un lien !
J'ai enfin terminé. J'ai fait un peu long, je m'en excuse. J'espère que le personnage vous plaira et que mon écriture aussi.
Je remercie d'avance tous ceux qui liront, n'hésitez pas à me contacter pour un rp ou un lien !
Bakura- Race du personnage : Démon ancien.
Re: Loup-Mérovée Baker - L'ange préféré de Dieu. (terminée) - ATTENTION -18 | Jeu 4 Aoû - 22:04
Encore bienvenue parmi nous !
Félicitations, cette loooongue fiche est tout à fait validable... Et donc elle est validée ! Tu fais désormais partie du groupe des Maîtres. Tu peux dès à présent faire tes demandes de RP, esclaves et habitats dans les sections appropriées.
Bon RP sur DE !
Félicitations, cette loooongue fiche est tout à fait validable... Et donc elle est validée ! Tu fais désormais partie du groupe des Maîtres. Tu peux dès à présent faire tes demandes de RP, esclaves et habitats dans les sections appropriées.
Bon RP sur DE !
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Re: Loup-Mérovée Baker - L'ange préféré de Dieu. (terminée) - ATTENTION -18 |
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